Les années 60 font apparaitre un certain nombre de couturiers de mode qui vont chambouler les règles très rigides des grandes marques de la haute couture… Ils vont apporter un sang nouveau dans cette société en pleine mutation !

La mode selon Geoffrey Beene

Il connait dès ses débuts, en 1963, un succès qui n’a cessé de s’affirmer au cours des seventies. Combinant le baby doll look à une coupe extrêmement sophistiquée, recourant aux jeux du noir et blanc. C’est cependant à travers ses propositions les plus radicalement simplificatrices que Beene convainc le mieux. Employant la laine, le jersey, la flanelle pour des petites robes chic ou des tailleurs bien coupés… Il détourne beaucoup d’Américaines de la sur accessoirisation dans laquelle tant d’entre elles croient trouver un signe de distinction. Que ce soit avec un sac à main démesuré, des chaussures pailletées ou des bijoux extravagants… De même que son talent original avait distingué Rudi Gernreich de l’ensemble de la production américaine dans les années soixante, Geoffrey Beene se révèle à la génération suivante comme le leader de sa profession.

Bill Blass

Installé à New York en 1941 pour travailler dans la mode, Bill Blass diffuse sa propre ligne à partir de 1962. Après avoir racheté la compagnie qui l’employait et qu’il rebaptise à son nom en 1970. Cet homme affable prend, dès lors pour habitude d’effectuer de nombreux déplacements à travers les États-Unis. Afin d’aller à l’écoute d’une clientèle dont, au fil des décennies, il a fini par interpréter les désirs avec une fidélité presque trop parfaite. C’est l’un des designers les plus populaires du pays. Il jouit de la faveur de beaucoup de femmes d’affaires ou d’épouses de grands responsables… Auprès desquelles son style de couture bien fait et strict fait merveille.

Adolfo, Stephen Burrows, James Galanos, Anne Klein, Pauline Trigere, Ben Zuckerman…

Quelques tempéraments à l’identité incertaine se répartissent eux aussi la clientèle d’une société privilégiée. Mais cette société est encore partagée entre son hypnotisme pour une couture parisienne. Trop souvent traduite de façon provinciale, et le mass product, qui se distingue essentiellement par son bon rapport qualité-prix. Les production intègrent les chaussures, les sacs à main, les bijoux, les accessoires divers et variés…

Betsey Johnson

L’apparition de Betsey Johnson tranche avec cette continuité. La jeune Styliste fait ses débuts à Manhattan, chez Paraphernalia (boutique équivalente à celles de Carnaby Street dans les années soixante). En employant le vinyle, les tissus à paillettes, en prônant indépendance, fantaisie et humour, elle sait apporter aux seventies new-yorkaises un anticonformisme encore inhabituel. Dans le même esprit, Norma Kamali, à travers une boutique simple, mais très originale, importe-elle aussi au cœur de la fashion newyorkaise le vent bienvenu du Swinging London. Mais il faudra encore plus de dix ans à l’Amérique pour conquérir une véritable autonomie stylistique.